samedi 18 août 2007

N.W.O.B.H.M.















Avec Darkthrone l’auto-célébration est un art et en plus ils n’ont jamais tort : c’est ça ou rien. Ça c’est leur nouveau disque (le vocable de single est à proscrire, trop commercial) vendu sous la forme d’un 45 tours ou d’un CD quatre titres (deux de plus que sur le vinyle…) et il y a même une offre spéciale permettant aux fans die-hard d’acheter les deux. L’objet s’intitule N.W.O.B.H.M. c'est-à-dire New Wave Of Black Heavy Metal et ce titre permet à Darkthrone deux choses, d’abord de revendiquer une place incontestée dans la mouvance du black metal norvégien et surtout de justifier le virage rock-garage-poubelle opéré depuis deux albums. Qu’importe la mauvaise foi, qu’importe les arguments, Darkthrone compte bien une fois de plus assurer le spectacle (au figuré puisque pour des raisons éthiques ces deux gaillards refusent de donner des concerts, trop commercial, encore) et annonce un nouvel LP pour septembre -intitulé F.O.A.D., Fuck Off And Die pour les non-initiés.
J’ai remarqué que l’un d’eux s’était rasé la tête, ce qui ne va manquer d’alimenter les conversations (déjà qu’ils ont abandonné les paint corpses, c’est dire) mais surtout cela fait deux fois de suite qu’ils font une reprise d’un obscur groupe de punk américain, cette fois ci The Testors, non sans avoir auparavant repris Siouxsie & The Banshees. Ces maîtres de la provocation, le black metal aryen c’était eux, ne peuvent plus rien faire de nouveau pour choquer le quidam -brûler des églises, bouffer de la cervelle humaine, assassiner des homosexuels c’est dépassé et beaucoup trop dangereux- alors autant s’ériger en forteresse imprenable du metal norvégien traditionaliste. Avec une bonne dose de rock’n’roll dedans.
Justement, l’écoute de ce New Wave Of Black Heavy Metal n’apporte rien de nouveau par rapport à l’album précédent, même rythmique basique, même chant guttural, même guitare qui tronçonne, même, même, même. Je ne serai donc pas désappointé par tant de haine et de misanthropie. Après tout Darkthrone est retourné aux racines d’une musique dont le groupe a été le champion d’un temps (entre 1992 et 1994) mais il va encore plus loin : c’est en fait carrément dans les deux premiers albums de Bathory que pillent allégrement les membres de Darkthrone pour ce côté à la fois primaire et sombre de leur métal mais ce n’est pas sûr qu’ils l’admettent un jour, puisqu’ils n'ont jamais tort.