dimanche 5 août 2007

Year Of No Light/Au bord de l'océan


Je pensais que la récente réédition de l’album Nord de Year Of No Light chez Crucial Blast était une bonne raison pour parler un peu de ce disque mais non. Non, car je n’ai rien à ajouter, il n’y a pas de différence fondamentale avec la première version publiée par Radar Swarm et quitte à choisir autant trouver un magnifique exemplaire du double LP chez Atropine records. Trois labels pour un disque sorti il y a un tout petit plus d’une année.
Je me suis donc replongé dedans, c’est assez tentant parce que le premier titre (Sélénite) a la grandiloquence certes facile mais complètement attachante. Et puis ça continue : L’Angoisse Du veilleur De Nuit D’Autoroute Les Soirs D’Alarme A Accident, plus vindicatif, hard core, mais toujours avec ces guitares qui montent et qui descendent sans cesse, n’a pas mal au cœur qui veut. La suite repart dans l’aérien déployé, du riff hi-fi à faire pleurer. S’il n’y avait pas ce chant guttural apparaissant de temps à autres tous les fans de Mogwai/Godspeed y trouveraient sûrement leur compte eux aussi et Year Of No Light enterre très largement Isis et compagnie : c’est du lourd qui fait mal, c’est de la musique de corbeaux frustrés (vous savez bien : les filles et les garçons nés un tout petit peu trop tard pour avoir assisté à l’effondrement du punk et à la naissance du cynisme new wave), du metal pour regarder ses chaussures (Shoegaze comme l’affirme le NME), de l’adolescence pas tranquille, du qui ne veut pas grandir mais est déjà grand.
Un autre jour le ciel était étonnement couvert de gros nuages orangés de blanc, ils ne semblaient pas menaçants pour autant et le vent qui soufflait très fort les balayait toujours plus vite, je sentais ce vent qui apportait une fraîcheur inhabituelle pour la saison et je m’imaginais à la mer, au bord de l’océan plutôt, celui avec des falaises qui éloignent les foules de vacanciers, celui avec des plages de galets qui font mal aux pieds et émettent ces sons monotones mais apaisants lorsque on marche dessus, moi aussi je me serais cru au bord de l’eau à regarder les nuages défilant beaucoup trop vite et je n’avais pas de musique dans la tête, pour une fois.