mercredi 19 septembre 2007

Blague n °2 : les moyens alternatifs de distribution

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Ne pas dormir, des fois, cela donne beaucoup trop d’envies, surtout lorsque pour attendre que le reste du monde se réveille et passe d’un cauchemar à un autre je lis des chroniques désopilantes (pas comme ce texte, tu ferais mieux d’arrêter tout de suite de le lire) à propos de disques improbables et argumentant sur des théories fumantes concernant la division musicologique de la géographie de notre beau pays. Quelle heure était il ? Je n’en sais rien mais après avoir écouté et m’être laisser persuadé que dans Monosourcil il y a un transfuge d’une secte d'adorateurs de Charles Manson j’ai envoyé un mail stupidement enthousiaste à ce groupe du Grand Est en les suppliant de me dire comment faire pour obtenir leur disque -par la même occasion je suis devenu un de leurs tonzamis, ce qui n’est pas très intelligent non plus, je le concède. La réponse ne s’est pas fait trop attendre du genre héhé toi aussi tu aimes perdre ton temps à te palucher sur des sites pourris, ok tu nous envoies un chèque sinon tu demandes au label, . Le label ? Je n’avais qu’à y regarder de plus près, Gaffer records (avec des gens de SoCRaTeS dedans) c’est presque un voisin, un quart d’heure en vélo tout au plus, des je te croise des fois aux concerts même si je ne sais pas qui tu es, le meilleur moyen de ne pas payer des frais de port à la poste pour un disque (vinyle + CDr) au prix ridiculement bas, cinq euros avec les taxes et même sans, une affaire.
La vérité c’est que ce disque a mis peut être deux mois pour arriver jusque sur ma platine, la faute à des rendez-vous manqués, à mon incapacité notoire à me servir d’un téléphone portable et à quelques oublis. Je n’ai même pas osé répondre à un récent mail du transfuge mentionné plus haut qui me demandait si j’avais bien eu mon exemplaire, la honte sur moi. Une envie incontinente qui se transforme en crise de rétention.
La honte parce qu’en plus la rétention chez Monosourcil ils ne savent pas ce que c’est : onze titres d’éjaculateurs précoces et puis c’est tout. De la no wave affûtée par les rigueur de l’hiver continental. Une basse agile et bourdonnante qui swingue parfois lourdement, une batterie qui appuie comme il faut, une certaine propension à commencer ou terminer les titres par un larsen, la guitare qui plante autant d’accords répétitifs et nauséeux qu’il en faut généralement pour ce genre de musique c’est à dire rarement plus d’un, et un chant que j’attendais dans un registre porcin et qui n’est peut être que tout simplement féminin. Voilà, je l’ai gagné mon slip mouillé, ma satisfaction éphémère -je n’ai plus qu’à mettre mon ridicule qui ne tue pas où je pense, à la place j’ai gagné un disque gravé que sur un seul côté (l’autre face est destinée à être dessinée au tipex qu’ils disent), des inserts mystérieux, une pochette toute molle (qui n’est pas celle que j’ai mise ici) et un CD fait maison pour écouter tout ce bruit sans risquer d’abîmer le vinyle mais à bien y réfléchir ce disque est encore meilleur avec les craquements d’usage. Analog as fuck.