samedi 13 octobre 2007

Vinyl only

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Encore du O’Malley -je jure (promis craché) que je ne parlerai plus de lui jusqu’à la fin de l’année- et cette fois ci il s’agit de Sunn avec un mini LP, Oracle, sur Southern Lord. Celui-ci a été enregistré pour une installation du sculpteur/plasticien new-yorkais Banks Violette reproduisant l’intégralité du backline de Sunn -les amplis, les instruments et tout- en résine et autres matériaux. L’idée était de présenter ces reproductions tout en faisant jouer le groupe dans une pièce attenante, invisible du public. Formidable.
Il y a deux titres sur ce disque -trois pour la version en vinyle transparent puisque celle-ci est accompagnée d’un CD complémentaire (?)- qui disons le tout de suite n’apporte rien de nouveau à la musique du groupe. Stephen O’Malley et Greg Anderson ont atteint leur vitesse de croisière, leurs invités sont toujours les mêmes (ici Attila Csihar, Joe Preston et Atsuo du groupe Boris), Belülrol Pusztit et Orakulum s’écoutent sans sourciller, comme une vieille paire de charentaises qui puent mais très confortables et que l’on retrouve amoureusement après une dure journée de travail. Seule (grande) nouveauté : sur Belülrol Pusztit Joe Preston joue du marteau-piqueur et pour s’extasier d’une telle prouesse innovante il faut être né après 1991 ou alors n’avoir jamais entendu parler de Faust et d’Einsturzende Neubauten. La plus grosse critique est le chant désormais systématique sur les titres de Sunn Auparavant la présence des voix n’était en effet que parcellaire et exceptionnelle, je regrette les longs instrumentaux gavés d’infra basses et de résonances bourdonnantes des débuts.























Beaucoup plus intéressant est le vinyle de KTL intitulé comme il se doit 3 (après 1 et 2 je n’en attendais pas moins). KTL c’est toujours la réunion de O’Malley et de Peter Rehberg et ce nouvel épisode de leurs aventures est toujours tiré du même spectacle de Gisèle Vienne et Dennis Cooper -j’ai l’air comme ça mais je ne sais pas du tout qui sont ces gens- intitulé Kindertotenlieder. C’est Or, une succursale de Touch, qui s’est chargé de cette parution à 2000 exemplaire avec une seule face de gravée, l’autre comporte un très beau dessin assez énigmatique dont je ne saurais dire s’il s’agit d’un dragon atteint d’un cancer du gros colon ou de tout autre chose (sûrement autre chose en fait).
Là non plus il n’y a pas grand-chose de nouveau par rapport aux disques précédents mais ces deux titres et surtout le second, Sunday, atteignent sans difficulté les sommets découverts lors du deuxième album. C’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose, l’auditeur est comme transbahuté, traversant un orage magnétique dont on ne sait jamais si le plus gros est passé ou à venir. Mais cela reste d’une force d’évocation sans pareil, très loin du recyclage des gimmicks industriels (marteau-piqueur) et metal sombre (voix de moines tibétains sous champignons) abusément utilisés par Sunn sur Oracle.