mardi 20 novembre 2007

Zen And The Art Of Total Fucking Destruction

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Encore un petit peu de grind core ? Alors occupons nous du cas de Total Fucking Destruction, groupe dont les pochettes sont aussi laides que ridicules, les disques aussi mal produits que bordéliques et qui est surtout connu pour avoir dans ses rangs l’ex batteur de Brutal Truth. Rick Hoak (c’est son nom) est même le personnage central de ce groupe qu’il a monté après la séparation du précédent -dans la douleur et la lassitude, c’est une histoire connue. Total Fucking Destruction avait alors enchaîné des tournées à n’en plus finir, ses membres vivant dans leur van plus qu’autre chose et, à l’occasion, ils avaient enregistré des démos au son pour le moins aléatoire et primitif, voire inaudible. Ce sont ces démos qui se sont retrouvées sur le premier album du groupe, Compact Disc Version 1 -oui, un vrai CD de quarante titres publié par un vrai label et avec un vrai code barre dessus, limite le crime de haute trahison pour les tenants de l’idéologie crust et autres punks à chiens.






















C’est encore Bones Brigades qui s’est occupé du deuxième disque de Total Fucking Destruction, intitulé lui Zen And The Art Of Total Fucking Destruction et ne comprenant que quatorze titres (et vingt sept minutes au compteur). Le son général s’est grandement amélioré depuis la dernière tentative, les quatre furieux ont osé se rendre dans un studio d’enregistrement, pas dans une cuisine ni une salle de bains, et l’auditeur attentif et persévérant a moins de mal à apprécier les quelques coquetteries qui ornent les dix premiers titres (mosh part par ici, plan death par là et, attention, des trucs qui pourraient s’apparenter à des soli de guitare) même si elles sont bien noyées au milieu des blasts, du double chant (?) et de l’ambiance très roots qui règne ici. A noter une reprise du Enslaved By Propaganda de Terrorizer et des titres de morceaux (We Are All Elvis Now) révélateurs d’un certain humour bien crétin.
Est-ce aussi par humour que Total Fucking Destruction nous assène des morceaux acoustiques pour les quatre derniers titres de ce disque ? Je crois que c’est avant tout par plaisir parce que la réalisation -à la maison- est une vraie réussite : petit groove de basse jazzy, roulements de batterie dans le lointain, guitares aigrelettes mais imaginatives, harmonies rigolotes des voix. Sur Nihilism, Emptiness, Nothingness, Nonsense un saxophone fait son apparition, ça turlutte à tout va sur un tapis de voix psalmodiant les même quatre mots du titre, un petit régal. On retrouve ce même titre sur la partie rom du disque : dix minutes de concert dans une arrière salle quelconque (une magnifique guirlande de noël pendouille d’un plafond en contreplaqué) devant une poignée de quidams. Le résultat est bien plus punk et relâché que sur la partie studio, par contre c’est toujours aussi décomplexé. Rick Hoak joue sur une batterie ultra minimale -encore plus rudimentaire que celle qu’utilisait Nick Knox dans les Cramps- et il chante (hurle) aussi, en fait les trois membres du groupe (où est passé le quatrième ?) donnent de la voix à tour de rôle ou simultanément et en profitent pour faire un clin d’oeil au dictateur de Anal Cunt avec ce Seth Putman Is Wrong About A Lot Of Things, But Seth Putman Is Right About You !

[Les temps changent mais pas les moeurs des musiciens : Brutal Truth s’est reformé, ils sont même en studio pour enregistrer un nouveau et cinquième disque…]