lundi 7 avril 2008

Németh / Film



















Il y a bien longtemps que l’on a pas eu de (bonnes) nouvelles de Radian mais réjouissons-nous : un petit tour sur la page d'accueil du site officiel du groupe autrichien permet de s’assurer qu’il bouge encore, il est même en train d’enregistrer un nouvel album qui on l’espère sera à la hauteur du fantastique Juxtaposition publié en 2004 sur Thrill Jockey. Même constat en ce qui concerne Trapist, formation aux atmosphères assez similaires quoique moins électroniques et bien plus organiques -et partageant le même batteur, Martin Brandlmayr, accompagné de Martin Siewert à la guitare et de Joe Williamson (Kletka Red) à la basse. Un groupe dont les derniers signes de vie datent également de 2004 avec l’album Ballrroom, toujours chez Thrill Jockey. Radian et Trapist ont parfaitement réussi la synthèse entre digital et rock avant-gardiste, ça sonne prétentieux mais il en est bien ainsi, surtout en ce qui concerne Radian que l’on pourrait qualifier de This Heat électronique et qui avait fait très grosse impression lors d’un concert au regretté [kafé mysik] de Lyon en mars 2003.
Stephan Németh est l’électronicien/clavier de Radian et son premier album solo, Film, vient de paraître, encore sur le label de Chicago. Il y joue de tous les instruments -guitare, synthétiseurs, percussions et programmation- avec un peu d’aide de son petit camarade Brandlmayr sur un titre ainsi que divers fields recordings empruntés à d’autres. Un peu avare en explications, Németh a tout simplement intitulé son disque Film parce que celui-ci regroupe des travaux pensés et concoctés pour des films expérimentaux et des installations sonores. Une élaboration s’étendant sur plusieurs années pouvant faire craindre un effet fourre-tout et de remplissage mais au final Film s’avère concis (la grosse demi heure), homogène et confortable. On navigue dans les mêmes eaux que Radian, c'est-à-dire une sorte de post rock digital à l’occasion très rythmique et millimétré où les mélodies ascétiques sont en concurrence permanente avec les manipulations électroniques, mais dans une veine beaucoup plus atmosphérique et gazeuse. On reste entre amis puisque le mastering est signé Martin Siewert et, pour tout dire, la très nette impression d’écouter en permanence un ersatz de Radian ne quitte pas l’auditeur tout au long de ce Film très agréable mais dilué, gentillet et sans surprises. Un disque qui permettra tout juste de tenir le coup jusqu’au prochain album des viennois.

[Comme Thrill Jockey fait très bien les choses, les albums publiés par le label sont intégralement écoutables en streaming sur son site : Film de Németh mais aussi Juxtaposition de Radian et Ballroom de Trapist -il suffit de cliquer sur la liste des titres à droite.]