samedi 13 septembre 2008

Long Dark Twenties























Difficile d’imaginer que Nadja publie un jour un single mais c’est pourtant chose faite avec ce Long Dark Twenties paru chez Anthem records. Un joli petit vinyle gravé dans presque autant de couleurs qu’en compte l’arc en ciel (violet, jaune, orange, vert, rouge et bleu) mais en noir aussi, pour les losers -j’ai eu un exemplaire noir. Ce single est gravé uniquement sur une seule face et il tourne en 33 tours, ce qui laisse assez de place à un groupe comme Nadja pour s’exprimer un peu -oui, quand même, lorsqu’on sait que la durée moyenne des titres du groupe doit avoisiner le quart d’heure…
Long Dark Twenties
est une pop song et c’est même une reprise. Une reprise d’un titre composé par un certain Paul Bellini et popularisé dans un film : Brain Candy. Qui ça ? De quoi ? Brain Candy. A la base il y avait une série télévisée du nom de Kids In The Hall perpétrée par une bande de comiques canadiens, le film date lui de 1996 et Paul Bellini est l’un des scénaristes de la version TV comme de la version cinéma. Autant dire quelque chose dont je n’ai jamais entendue parler et que je n’ai jamais vue -mais en France les abonnés de Canal + eux auraient eu cette chance… Donc : une chanson tirée d’une série canadienne visiblement culte là bas et reprise par un groupe canadien, cela donne ce single plutôt joli à regarder.
Et à écouter cela donne quoi ? La réponse est déjà moins évidente. Même en sachant que Long Dark Twenties est une reprise d’un titre pop, le résultat est mitigé : avec sa rythmique lente et molle, les nappes de guitares contemplatives avec option cirage de baskets (shoegaze en anglais) et surtout la voix d’éphèbe castré d’Aidan Baker, ce titre unique fait plus que lorgner du côté du Jesu de Justin Broadrick. Mais le résultat est plutôt réussi et il y a plusieurs raisons à cela. D’abord c’est assez court et, passé le moment de surprise, l’auditeur a tout juste le temps de s’interroger sur ce qu’il est en train d’écouter sans risquer de tomber dans l’affliction. Ensuite, il faut bien avouer que c’est bien foutu, à tel point que c’est même mieux que la plupart des titres jamais enregistrés par le susnommé Jesu (le maxi Heart Ache mis à part). Enfin, au contraire de son illustre sensei, Aidan Baker limite les effets sur sa voix et surtout n’utilise pas ce putain de vocoder.
Prenons donc ce Long Dark Twenties uniquement comme une petite récréation sympathique de la part d’Aidan Baker et de Leah Buckareff -et rien d’autre que ça- et passons vite à autre chose.