mardi 9 juin 2009

Nadja / Clinging To The Edge Of The Sky























Quand je ne sais pas trop quoi dire d’un disque je parle de son artwork ou j’essaie de traduire son titre. Ça occupe. Cela tombe très bien parce que dans le cas de Clinging To The Edge Of The Sky, l’un des derniers méfaits discographiques en date de Nadja (pour l’instant) on est un peu embarrassé. Pour une fois la rumeur et les communiqués prudents de la triade de labels teutons responsables de cette sortie -X Messer X, Vendetta records et Adagio 830- n’ont pas menti, je cite : ‘Clinging To The Edge Of The Sky’ sees Nadja taking a new (and unexpected) direction. It is not the Nadja most people are used to. It is a more scaled down, minimalistic and naked sound. There is almost a total lack of distortion, and it is not as heavy or noisy as most of their earlier releases. Wow.
Côté titre c’est le flou le plus total. De cette poésie adolescente qui fait sourire lorsque on se fout totalement du groupe qui en abuse et sur laquelle on ferme les yeux lorsque le résultat -la musique quoi- dépasse tout ce à quoi on pouvait s’attendre. Malheureusement ce n’est pas vraiment le cas ici. Côté artwork, celui-ci est du à un suédois qui se cache derrière les trois lettres de HLG. Il en existe une version noire blanche et rouge mais également une autre, avec du bleu. Une partie du visuel est repris sur la face non gravée de ce LP, oui Clinging To The Edge Of The Sky ne comporte qu’un seul titre de seize minutes. Encore un disque qui sacrifie à cette mode des faces muettes sérigraphiées ou gravées d’un dessin -l’exemple le plus vieux qui me vient à l’esprit est celui du 12 pouces Just Like Heaven de Dinosaur Jr avec tous ces organes dégueulasses plantés sur la face B- une mode qui ne fera pas oublier qu’un bel objet c’est bien mais que de la bonne musique c’est mieux. Voilà, on en a fini avec le remplissage syndical de la description.
Clinging To The Edge Of The Sky c’est du Nadja rachitique, squelettique et complètement décharné, sans la moindre once de saturation, de grésillement ou de delay. Un titre d’une lenteur lounge et d’une douceur claire à faire passer Tortoise pour un groupe de death grind malfaisant et fasciste. La surprise est de taille et elle aurait pu être bonne -l’idée de base l’est en tous les cas- si Aidan Baker, le grand timonier de Nadja, n’avait oublié de mettre un peu de progression et de dramaturgie dans un morceau de musique qui aurait mérité ne pas dépasser les trois ou quatre minutes. En fait Clinging To The Edge Of The Sky ressemble à un interlude ou à une intro d’un titre d’Amen Ra. Le gros bourrin que je suis attends patiemment que cela pète mais ça ne pète pas plus haut que son cul alors que des fois l’arrogance en musique ça peut servir -Aidan s’il te plait, abandonne une bonne fois pour toutes cet air de Droopy neurasthénique et réveille la bête immonde qui je le sais sommeille toujours en toi.