mardi 14 juillet 2009

Pre / Hope Freaks























Si la formation britannique de neo no wave -j’adore ce genre de contradiction- Pre a jusqu’ici réussi à faire parler d’elle, ce n’est que pour de mauvaises raisons. Le premier album du groupe (on parle de la version CD) était emballé dans une jolie boite en fer blanc ressemblant à celles qu’utilisent les infirmières du monde entier pour ranger leurs seringues et jouer à Barbie tu piques. Cet album, Epic Fits, est retourné très peu de temps après sa parution dans l’oubli dont il n’aurait jamais du sortir. Du punk pour jeunes gens chic et toc. Mais le plus grand fait d’armes de Pre c’est la chanteuse du groupe, dotée d’une voix presque aussi aigue que celle de Yasuko Onuki (Melt Banana) ainsi que d’une fine taille élastique et souple et surtout d’une collection de petites culottes complètement affolantes. Du genre de celles dont on aimerait bien se faire une sniffette après utilisation. Comme cette gironde et asiatique chanteuse adore se rouler par terre et/ou se tortiller pendant les concerts du groupe, tous les puceaux éjaculateurs précoces et tous les quarantenaires libidineux (pléonasme) en profitent allégrement et en reparlent longtemps après de manière récurrente avec moult trémolos dans la voix. Punk as fuck ? Pas vraiment, espèce de sale vicieux. Retourne te tripoter la nouille dans ta chambre en pensant à la mère de ton meilleur pote.
Un tour single (avec Aids Wolf) et une participation au Sides 11-14 (troisième volet publié par Skingraft de reprises d’AC/DC) après, Pre nous offre son deuxième long format : Hope Freaks. Long format, c'est-à-dire onze titres dont deux instrumentaux fort dispensables (à chaque début de face) sur une galette de 12 pouces qui tourne en 45 tours. Une pochette aussi arty et péteuse que celle d’un album de Sonic Youth, un insert qui nous apprend que Hope Freaks a été enregistré par le roi des queutards de Chicago et mixé par le prince du death metal is free jazz et on a presque fait le tour de ce disque. Hop, au placard.
Non, je plaisante. Passé un Gang Of Wire dont le titre n’a aucun rapport avec la musique (instrumentale) qu’il illustre, Pre casse la baraque avec Haircut Tacos, de loin le titre le plus putassier de l’album avec les ha hahaha hahaha hahaha de la chanteuse mais aussi le plus réussi, celui que l’on aurait bien vu tourner à la même vitesse sur un format plus petit, un titre à single quoi, de ces singles dont on raffole parce qu’ils ne durent pas trop longtemps et qu’ils n’échappent à l’anecdotique que par la force de l’éphémère. Et bien c’est raté puisque il y a encore neuf titres à s’enfiler derrière. Rien de mauvais. Mais rien de transcendant non plus. A l’exacte croisée de Melt Banana (évidemment) et des laborieuses Erase Erata. Allez, pour la face B du single que Skingraft aurait mieux fait de sortir à la place de ce disque on a le choix : j’opte pour Teenage Lakes (en fin de première face) ou plus sûrement pour Love Crunch (deuxième titre de la deuxième face), presque aussi pute et coke que Haircut Tacos car lui aussi doté de hahaha haha à faire bander un Bambi aussi raide que mort. C’est avec ce genre de disques d’une banalité affligeante et d’un propos sans danger que les plus grincheux en viennent à penser que le punk est mort. Passez moi ces rosbifs au barbecue et que l’on n’en parle plus.