samedi 29 août 2009

Welldone Dumboyz / Magnetic Hippie























We Got No Balls hurlent ils gaillardement en guise d’ouverture après quelques secondes d’un bidougnouf électro invivable et, au cas où on n’aurait pas tout bien compris, ce slogan aguicheur est imprimé tel quel sur la jaquette en noir et jaune pipi de la cassette des belfortains de Welldone Dumboyz. Magnetic Hippie Vol 1 fait suite à White Cunt Hippie, un CDr à la présentation tout aussi cheap et approximative. Ces mecs ont l’air de s’en foutre royalement mais ils le font avec une certaine classe, ce petit quelque chose qui a l’air de rien -d’ailleurs ils ont l’air de rien- mais qui fait toute la différence.
Vous l’aurez compris, suivant cette tradition ridicule qui stipule que par soucis de crédibilité tout chroniqueur qui se respecte (même pas beaucoup) se doit de trouver une coqueluche, un obscur combo forcément génial qui obligatoirement un jour deviendra grand, j’ai moi jeté mon dévolu sur les Welldone Dumboyz, groupe attachant de losers méprisés par l’actualité et le raout médiatique. Et pourtant, Satan est avec eux, cela aussi c’est imprimé sur la jaquette -tellement pourrie qu’il faut prendre un appareil à résonance magnétique pour décrypter les titres des chansons (?) proposées ici-, juste en dessous de We Got No Balls on peut en effet lire le chiffre magique et maidenien : 666. J’avoue aussi que je n’ai pas trop eu le choix, difficile de trouver par les temps qui courent un bon groupe qui n’ait pas de tentations progressives et/ou de prétentions beauzardeuses.
Résumons : un support magnétique basse technologie + la spirale pisseuse de l’illustration avec les mains d’Houdini en guest stars + un slogan auto castrateur + la marque du Malin = une petite demi heure de grand n’importe quoi. Magnetic Hippie Vol 1 c’est la collection de tout ce qu’il restait aux Welldone Dumboyz une fois qu’ils ont eu fait le tri entre ce qu’ils pouvaient décemment mettre sur leur CDr et ce qu’ils pouvaient honnêtement balancer à la poubelle : du live à la salle des fête de Delle, chutes d’enregistrements effectués pendant des répétitions houblonées, bandes cryptiques passées à l’envers, stridences hypeuses (le gimmick électro placé en ouverture de la cassette la termine également, si ça c’est pas du message subliminal de première catégorie). Et au milieu de tout ce patafatras bordélique on trouve des vraies compositions qui donnent la trique, des vrais morceaux à la croisée d’une noise à la Trance Syndicate, des Melvins et de Jimi Hendrix sans les mains, le tout avec de la bonne musique dedans : l’instrumental punky crunchy noisy The Mysterious Song et le très bon et psychédélique John Kaltenbrunner sur la première face, le trop court Path Of A Gland Grinder ou le cheesy et couillu -ben oui, quand même- White Cunt (I’m Black And I’m Proud) sur la seconde. On attend donc la suite avec l’assurance de ne plus être déçu par un groupe qui n’en demandait pas tant.

[Et la suite ne saurait se faire attendre puisque est déjà annoncée la parution d’une nouvelle cassette splittée en compagnie du Massacre Du Client De 15 Heures, groupe avec lequel les Welldone Dumboyz partagent plus d’une chose, entre autres un guitariste aux goûts douteux. Le communiqué de presse officiel des parisiens indique également : à chaque écoute de ces nouveaux titres un membre d'Animal Collective chie du sang (sic). Pourvu que leurs fans en chient aussi.]