vendredi 6 novembre 2009

Jello Biafra And The Guantanamo School Of Medicine / The Audacity Of Hype (merci papy)























J’en suis encore à me demander pourquoi à la fin de l’été je ne me suis pas bougé pour assister à l’un des deux concerts de Jello Biafra & The Guantanamo School Of Medicine qui pourtant se déroulait pas très loin d’ici… enfin si, je sais pertinemment où je me trouvais à ce moment précis, en ce 30 août 2009. Et ça m’énerve d’autant plus que depuis je n’arrête pas de croiser des vieux punks plus que trentenaires et parfois même quarantenaires bien tassés qui exhibent des t-shirts Alternative Tentacles estampillés de la célébrissime chauve-souris dès que l’occasion d’un nouveau concert et donc de se montrer se présente. Avoir un t-shirt Alternative Tentacles acheté tout spécialement à un concert de Jello Biafra et de ses boys, voilà un exploit vestimentaire que j’aurais bien voulu réaliser (j’ai l’ambition petite et modeste). Et surtout voir un Biafra cinquantenaire et bedonnant cracher tout son fiel ironique à l’aide d’un backing band composé entre autres d’un guitariste complètement barge, Ralph Spight. Oui celui des inestimables Victims Family, un groupe qui lui aussi va très bientôt se reformer mais qui l’a déjà fait un nombre incalculable de fois dans le passé, y compris sous de nouvelles appellations (Saturn Flea Collars et Hellworms).
The Audacity Of Hype est le nom du premier album de Jello Biafra & The Guantanamo School Of Medicine, neuf titres d’un punk rock basique post Dead Kennedys - mais du Dead Kennedys un peu fatigué c'est-à-dire plutôt celui de Frankenchrist - assez proche de celui joué sur les deux disques enregistrés par Biafra avec les Melvins quoiqu’en moins réussi avec des titres parfois trop longs et trop bavards (les textes à rallonge de Biafra) et donc bien produit, gros son et tout. The Audacity Of Hype ne parle pas vraiment de l’opportunité de porter ou non un t-shirt Alternative Tentacles - quoique… - mais est une référence décalée et vitriolée à The Audacity Of Hope, un bouquin préélectoral écrit par Barack Obama et dans lequel celui-ci exposait tout son programme politique à venir. Au lendemain de la victoire du nouveau président américain, Biafra lui avait envoyé cette longue lettre ouverte et on peut préciser que le chanteur n’a pas voté pour l’ancien sénateur de Chicago (il a régulièrement soutenu Ralph Nader dans le passé) même s’il estime qu’il faut se réjouir de la défaite de John McCain et de son pitbull d’Alaska.
Pour en revenir au disque, The Audacity Of Hype contient au moins une chanson qui aurait largement pu figurer sur un vieil album des Dead Kennedys : à la fin de la première face on peut entendre un Electronic Plantations qui de sa ligne de basse à ses arpèges de guitare très East Bay Ray rappelle le meilleur de l’ancien groupe de Biafra. Le reste va du bon à l’ennuyeux (I Won’t Give Up mollasson et bien trop long) avec une deuxième face nettement moins réussie que la première. Vous me direz que c’est déjà pas si mal, une moitié de disque acceptable… et bien soit. La bonne nouvelle reste qu’à l’image de Jello Biafra les vieux punks peuvent garder toute leur hargne et prouvent qu’ils (f)ont définitivement de la résistance.