mercredi 11 novembre 2009

Slayer / World Painted Blood























S’il y a un groupe de metal dont je continue malgré tout - tout y compris les racontars, les mauvais échos et la lassitude - de me procurer les enregistrements c’est bien Slayer. Il y a Napalm Death aussi et puis Motörhead (au passage Lemmy a annoncé que le trio rentrera en studio en février prochain pour enregistrer un énième album de boogie metal gériatrique, parution comme d’habitude à la rentrée de septembre 2010) mais Motörhead est devenu un groupe hors catégories avec le temps, presque un souvenir d’enfance.
World Painted Blood
est le onzième album studio de Slayer en vingt six années de carrière discographique (j’ai tout recompté et j’y inclus l’album de reprises Undisputed Attitude), c’est une moyenne honorable. World Painted Blood c’est aussi le deuxième album de Slayer depuis le retour au bercail du batteur originel, Dave Lombardo. D’ailleurs si j’avais réellement un vide à combler à propos de ces californiens ce serait de les voir enfin en concert avec ce gars là derrière les fûts - oui j’ai vu Slayer sur scène avec Paul Bostaph qui s’en sortait très bien mais quand même… Dave Lombardo ! Là aussi cela relève du mythe fondateur. La seule et unique date française de Slayer sera le 13 décembre à Paris au Bataclan.
World Painted Blood sort dans un beau digipak et en grandes pompes chez Sony Music, lequel label a également réédité l’avant dernier album Christ Illusion il y a un an et demi et vient de ressortir le classique intemporel Reign In Blood dans un boîtier en ferraille (tous les autres albums de Slayer de la période Def Jam/Universal devraient suivre). Outre l’album et ses onze titres inédits on a droit à un DVD, pas regardé malgré la présence annoncée dessus d’un titre supplémentaire : Atrocity Vendor. Le public français peut même bénéficier d’un troisième disque, un CD intitulé La Story De L’Extrême qui raconte en vingt minutes et à grand renfort de voix de speaker aseptisée et de commentaires stupides sur fond sonore décalé (les titres dont on parle ne sont pas forcément ceux que l’on entend derrière) comment Slayer est devenu le plus grand groupe de metal du monde. On s’en serait douté et c’est l’occasion de rire au moins une fois à propos de Slayer tellement ce CD bonus, qui fait presque l’impasse sur la période Bostaph, allie stupidité, angélisme - un comble - et consumérisme. Merci à la maison de disques pour ce cadeau d’avant Noël.
World Painted Blood
. Le vieux fan sera-t-il déçu par ce nouvel album ? Assurément non, tant chaque riff, chaque break, chaque ligne de basse, chaque ligne de chant ont déjà maintes et maintes fois été entendus sur tout les albums précédents de Slayer. Il n’y a pas un moment de World Painted Blood pendant lequel on ne se surprend pas en train de se dire tiens j’ai déjà entendu ce passage sur (là tu mets n’importe quel titre tiré d’un vieil album des californiens). Et puis on finit par oublier : ce disque est tout simplement très bon, imparable et jouissif comme une bonne bourrade de bière tiédasse entre potes boutonneux un après-midi d’ennui au fond du garage parental. Rien de nouveau, rien de révolutionnaire (Chemical Warfare appartient à l’histoire) et rien de novateur et c’est franchement tant mieux.
Le seul point à éclaircir - puisque Slayer fait du Slayer - vise à déterminer quel est le niveau de forme de nos thrashers préférés. La réponse ne se fait guère attendre : Tom Araya, Kerry King, Jeff Hanneman et Dave Lombardo pètent le feu, littéralement, et vous envoient onze déflagrations avec tout autant de conviction qu’à la grande époque. Ni déçu, ni surpris, l’amateur de Slayer le restera donc au moins jusqu’au prochain album du groupe, celui qui paraîtra dans à peu près quatre années, si tout va bien au royaume du metal - Tom Araya a quand même déclaré qu’il ne se voyait pas continuer à produire les mêmes thrasheries pendant encore longtemps et que l’avenir de Slayer devrait bientôt être discuté.