vendredi 19 février 2010

Goudron / self titled























Hahaha haha ha HAAAAAAAAAAAAA ! Je crois que tous ces derniers temps j’ai rarement vu un artwork aussi moche que celui-ci. Le groupe s’appelle Goudron et ces petits mecs n’ont eu peur d’y laisser quelques plumes en choisissant une image pouvant tout aussi bien représenter la bagnole de ZZ Top après un crash test drivé par Chantal Nobel qu’un T 1000 en polymétal mimétique se transmutant en Traction Avant conduite de main de maître par François Capella et Roch Siffredi. Mais où sont passées les meufs à moitié à poil avec des jambes aussi longues que ma langue ? Où sont les gangsters magnifiques armés de leurs gros revolvers ? Nulle part. Même en cherchant bien de partout. Cette bagnole sur la pochette est complètement hors-propos. Alors on oublie.
Goudron est un duo batterie / guitare + voix et ces deux gaillards débarquent là où on ne les attendait pas vraiment, c'est-à-dire en plein milieu de la mare boueuse d’un hardcore velu et rageur qui donnerait envie à n’importe quel mammifère priapique de se désosser la turlutte dans une crise aigue de jalousie non feinte. En un mot Goudron ne débande pas tout du long des sept titres de ce 25 centimètres – au repos bien sûr – qui font du bien par où ils passent. Sur les sept titres on compte deux instrumentaux qui ne dépareillent nullement aux côtés des compositions chantées (hurlées). Au contraire ils permettent de se focaliser sur les détails d’une mise en place sans failles et sans défauts – pas loin de la perfection maniaque d’un Black Cobra, pour rester dans le même genre de duo irrépressible.
Le son est énorme de puissance, ce disque a été enregistré par l’insurpassable Stefan Krieger aux studios Amanita, lequel démontre une nouvelle fois que question musique lourde et violente il sait faire sonner une guitare et une batterie comme personne. Mais le son on s’en foutrait complètement s’il n’était pas au service d’une science du riff tourbillonnant et torpillard, Goudron n’est pas là pour enculer les mouches et ils savent nous faire comprendre que nous ne sommes qu’une bande de pauvres petites larves ignorantes et insouciantes. L’autre partie du duo c’est bien sûr le batteur, un batteur qui donne le vertige par tant de voltiges et de passages en force, encore un qui doit jongler avec des altères en fonte lorsqu’il ne sait pas trop quoi faire le soir. C’est donc logiquement que la combinaison de ces deux protagonistes tourne rapidement à la séance d’équarrissage. Et Goudron rejoint ainsi Karysun sur la plus haute marche du podium des duos immanquables.
Il n’y a que sept titres sur ce disque mais il a fallu encore plus de labels pour réunir les fonds afin de pouvoir l’éditer. Dans l’ordre et avec ou sans site internet : Shitty Day, Electric Junk, Aïnu records, Amertume, I Feel Good records, eBruitez, Saucisse Lentilles records et le collectif Hub. C’est la crise.