samedi 17 juillet 2010

Aidan Baker & This Quiet Army / A Picture Of A Picture























Ce disque ne date pas d’hier mais plutôt de l’année 2009 (il est même tout ce qu’il y a de plus épuisé mais connaissant Aidan Baker il sera très certainement réédité un jour ou l’autre) et il a été publié par Killer Pimp, label lié à Brainwashed et dont le fait d’armes le plus connu et le principal mérite est d’avoir été la première maison de disques à avoir édité le tout premier album sans titre d’A Place To Bury Strangers – depuis les new-yorkais sont allés voir ailleurs, rééditant cet enregistrement chez Rocket Girl avec quelques bonus sans intérêt et choisissant Mute pour le second. Mais je m’égare encore et toujours… Comme Aidan Baker, Eric Quach aka This Quiet Army vit au Canada. Les deux hommes ont souvent joué ensemble et ont même effectué une tournée européenne commune (en fait une tournée This Quiet Army/Nadja) au printemps 2009. Autre point commun, ces deux là ont chacun des réalisations sur le label français Basses Fréquences, lequel vient de publier coup sur coup une réédition du I Will Always Hold You In My Heart And Mind d'Aidan Baker (déjà chroniqué ici) ainsi que l’album Aftermath de This Quiet Army. La parution d’A Picture Of A Picture s’inscrit donc dans une certaine logique.
Ce qui était logique également, c’est que je n’avais pas encore parlé d’A Picture Of A Picture parce que je ne l’avais guère réécouté depuis un an : ce disque m’ennuyait trop. C’est lorsque la perspective – qui revient régulièrement ici – d’une nouvelle semaine complète de chroniques de disques de Nadja ou d’Aidan Baker a refait surface que je me suis soudainement mais trop vaguement rappelé de cet enregistrement commun entre le canadien et This Quiet Army. J’avais beau chercher, aucun souvenir ne me revenait en mémoire à son propos si ce n’est celui d’une musique aussi ambient que fade, aussi plate qu’incolore, aussi longuette que poussive – l’été bat son plein et on fait des promos sur les shorts. Après réécoute(s), je n’ai guère changé d’avis au sujet de la non-originalité totale et complète des quatre titres d’A Picture Of A Picture mais, grosse différence aux conséquences certaines, le résultat désormais me plait plutôt.
Et pourtant j’y trouve toujours les mêmes défauts : le disque porte bien son nom tellement les deux musiciens semblent se regarder jouer et se confondent l’un l’autre dans une mise en abyme guère transcendante. Avec A Picture Of A Picture c’est même toute la panoplie des poncifs de l’ambiant drone patchouli zen à base de guitares lysergiques qui défile à la vitesse d’une procession funéraire japonaise (un pas en avant, trois sur le côté, etc). Or il n’y a rien non plus de strictement déplaisant ici… encore un disque que l’on ne doit pas pouvoir écouter n’importe quand ni dans n’importe quelles conditions – j’ai donc apparemment eu la chance de trouver les bonnes, un peu par hasard. Et je suis bien incapable d’en expliquer davantage. Pas plus que je ne sais si ce miracle de l’endormissement consenti pourra se reproduire à nouveau. On en reparle dans quelques semaines, quelques mois ? Pas sûr du tout. Ce dont par contre on reparlera à l’occasion, c’est de l’album Aftermath de This Quiet Army qui lui vaut carrément le coup…