jeudi 13 janvier 2011

Crippled Old Farts / self titled























La vengeance des pets foireux. Après un split album partagé avec les amis d’Unlogistic, les Crippled Old Farts sont déjà de retour avec un 7 pouces de sept titres mais rien de kabbalistique là dedans : nos parisiens péteurs ont toujours ce goût résolument orienté vers le hard core old school né il y a plus de trente années du côté de Washington DC (Minor Threat), Los Angeles (Black Flag, Circle Jerks) ou Orange County (Adolescents). Plus de trente ans c'est-à-dire à une époque où les quatre musiciens de Crippled Old Farts en étaient encore pour la plupart au stade anal décrit par ce cher Sigmund – si vous cherchiez une explication, bonne ou mauvaise, à propos du nom du groupe, vous venez assurément de la trouver.
On aura donc compris que question « univers musical personnel » voire même « personnalité à fleur de peau », le nouveau méfait des Crippled Old Farts va à l’exacte encontre d’une quelconque originalité : les groupes préhistoriques cités ci-dessus donnent une indication suffisante pour décrire les sept compositions de cette galette bien menée du début à la fin. Le cahier des charges est parfaitement rempli, les titres oscillent tous entre la poignée de secondes et la paire de minutes, autrement dit la durée que les Crippled Old Farts mettront d’ici pas très longtemps pour assurer une performance dominicale digne d’un stade génital bien tassé que bien sûr ils ne manqueront pas de connaitre un jour – toujours selon ce cher Sigmund.
Le reste est une question d’affinité. Les gamins pourront trouver ça hyper cool, les vieux pourront y aller de leur couplet nostalgique – ronchon ou satisfait –, les copains rigoleront à l’idée du prochain concert punk as fuck des Crippled Old Farts dans la cave d’un bouge parisien, les curieux iront écouter et aimeront peut être et quant aux autres… et bien les autres en auront sûrement rien à foutre. Vous faites partie de celles et ceux qui justement s’en tapent complètement des Crippled Old Farts ? Quelque chose me dit aussi qu’ils vous le rendent bien. On peut être à la fois appliqué et sincère.
Ce très joli disque (avec un artwork décliné en orange mais aussi en jaune ou en marron et œuvre de Steph Rad Party, également littérateur et chanteur des Crippled Old Farts) mérite d’être défendu car, outre sa très bonne tenue, il correspondant bien à l’esprit rétrograde et conservateur très souvent mis en avant ici. En fait la seule surprise du disque se produit au moment du changement de face puisque si la première tourne en 45 tours, la seconde passe en 33. Une petite blague qui, comme continuer de jouer une musique immuable et instantanée quelques décennies après l’invention du genre, se révèle assez drôle.
Ce 7 pouces a été publié à 350 exemplaires par Shogun recordings, les plus observateurs d’entre vous auront remarqué que le logo du label est complètement pompé sur Discharge : qu’est ce que je vous disais ?