mardi 25 janvier 2011

Maria Goretti Quartet / self titled


Il faut toujours pouvoir compter sur ses amis. La personne qui m’a envoyé ce disque a du le rajouter à la dernière minute – genre et si j’osais ? – dans l’enveloppe à bulles qui m’est parvenue dès le lendemain par la poste. Oui, vous m’avez bien compris : cet album sans titre de Maria Goretti Quartet est arrivé sans crier gare, accompagnant un autre disque que j’attendais lui de pied ferme. Non mais vous imaginez ? C’est comme si moi je m’abaissais à faire de la pub pour un webzine prétendument ami mais néanmoins concurrent. En ces temps d’individualisme et d’égoïsme forcenés, le geste a quelque chose de profondément touchant, sur le disque était même collé un petit post-it laconique avec une écriture fermement féminine indiquant ça c’est le disque des copains. Pour d’obscures raisons qui m’échappent encore je n’ai pas pris ce geste d’altruisme délibéré pour la manifestation d’un écœurant état d’esprit bisounours – chose que pourtant mes mauvais penchants naturels auraient du me convaincre de faire. J’ai vaguement écouté cet album de Maria Goretti Quartet une seule petite fois puis j’ai l’ai abandonné sur la pile des disques à réécouter, un jour, plus tard, peut être.






















La blague la plus nulle que j’ai trouvée à propos du Maria Goretti Quartet c’est qu’ils ne sont que trois dans le groupe et qu’à priori le chanteur/guitariste ne s’appelle pas Maria. J’ai ensuite vaguement recherché d’où pouvait bien provenir ce nom un peu ridicule, et je n’ai trouvé que ça comme explication – inutile de vous dire que cela m’a naturellement mis très en colère. Mais si maintenant je peux vous raconter qu’ils ne sont que trois dans le groupe, c’est bien parce que j’ai écouté ce disque et que celui-ci constitue une bien bonne surprise.
Maria Goretti Quartet joue du post punk vigoureux et sautillard, vindicatif mais avec quelque chose de fleuri. Le couple basse/batterie est réellement bien en place et très impressionnant, on le remarque de suite, on le suit allègrement le long de rythmiques en général rapides mais jamais lassantes, dépositaires d’un groove tout ce qu’il y a de plus exien – exien comme The Ex – dans les passages les plus lents. La guitare vrille, scie et rivette à tout va et à grande vitesse elle aussi : les compositions de Maria Goretti ne laisse que très peu de temps au temps (justement) et vont à l’essentiel avec un entrain et un enjouement sans cesse renouvelés. Inexplicablement, ou peut être pas si inexplicablement que ça, j’ai eu envie de réécouter Dawson, vieux groupe (britannique ? écossais ?) complètement oublié après deux ou trois albums publiés au début des années 90. Maria Goretti fait partie de cette école là, la fleur au fusil mais le fusil quand même.
La seule chose que je regrette un petit peu c’est le chant – pas foncièrement original mais là n’est pas le problème – qui aurait gagné à être un peu moins mis en avant dans le mix. Sinon on se délecte sans problème des trouvailles de Maria Goretti Quartet, comme ce plan de guitare surf à la fin de Owls, les chœurs de hooligans sur Krishnou ou la bourrée auvergnate de Ainsi Parlait Tintin (mais des trouvailles, il y en a plein d’autres). Chouette.

[ce disque est une coproduction entre Et Pourtant Ça Avait Bien Commencé, Rockerill records, Love Mazout et Tandori records, plus Rockmitaine qui si j’en crois mes infos n’est pas un label mais un magasin de disques de Lille]