mardi 4 janvier 2011

Welldone Dumboyz / Magnetic Hippie Vol.2























Non mais vous croyez vraiment que comme ça on allait oublier de vous reparler des Welldone Dumboyz ? Il est vrai que peu de (bonnes) nouvelles nous sont parvenues* en provenance de nos belfortins préférés depuis la parution en début d’année dernière d’un premier album sans titre qui n’a raté que d’un tout petit poil l’accession aux dix premières places du Top Of The Dope 2010 de 666rpm. L’explication de cet échec cuisant est très simple et même imparable : il fallait bien d’une manière ou d’une autre réussir à préserver cette aura de mystère et de lose complète qui accompagne les Welldone Dumboyz à chaque trébuchement maladroit du groupe en milieu extérieur dans le monde moderne et la jungle des productions do-it-yourself. Ne me remerciez pas les gars, c’était tout naturel.
Mais nous voilà donc en présence de Magnetic Hippie Vol .2, une « nouvelle » cassette des Dumboyz. Si vous en êtes encore à écouter ces disques compacts aussi laids et ridiculement petits que vulgaires mais que vous vous prévalez également et plus que tout d’un mépris impartial à l’égard des formats dématérialisés alors sachez que la cassette audio est le support d’avenir chez les hipsters. Surtout que celle qui nous intéresse ici est sans boitier, avec une jaquette découpée dans une feuille de papier canson un peu trop épaisse pour faire un bon filtre mais volée au buraliste du coin de la rue et que le tout est enveloppé dans un sachet plastique contenant encore quelques résidus de beuh, de coke, de rognures d’ongles.
Wow, les Welldone Dumboys n’ont vraiment pas l’air de faire semblant sur une scène, ça on pouvait déjà s’en douter en écoutant leurs enregistrements studio mais Magnetic Hippie Vol .2 vient littéralement vous exploser à la gueule et un rapide constat s’impose alors de lui-même : pourquoi ces trois garçons aussi modestes que dilettantes ne font-ils pas plus de concerts, pourquoi ne hantent-ils pas les play-lists des sites musicaux à la mode avec tous leurs tubes de crossover stoner punk/hard core psycho à roulettes, pourquoi ne découvre-t-on jamais rien sur eux dans tous ces webzines et autres blogs que de toute façon personne ne lit ? Vous pensez que j’exagère une fois de plus ? Que c’est la passion, l’alcool et mon goût immodéré pour les infusions de rognures d’ongles de bassiste qui me montent encore à la tête ? Ecoutez donc cette cassette et écoutez aussi l’album chez Fragment records, laissez-vous submerger par des compositions aussi foudroyantes que I Am The Cachalot, aussi lourdes et oppressantes que The Hole, aussi psychotiques que Bloody Green. S’ils le voulaient les Welldone Dumboyz pourraient être aussi gros qu’un furoncle motörheadien sur la gueule d’ange d’une princesse monégasque et seule une modestie incontrôlable semble les en dissuader.
Question technique, l’enregistrement de ce concert donné le jour de l’anniversaire de ma sœur est plutôt bon : on n’y entend pas toujours tout très distinctement (une petit peu plus de basse par exemple), le public est bien lointain (mais on l’entend se manifester à deux ou trois reprises et il a l’air content) et il y a ces défauts qui font que l’on sait que l’on a affaire à un enregistrement en concert pour de vrai. Autrement dit, ça vit, ça vibre et ça pulse. Et il me tarde vraiment de voir ces trois petits gars un jour en concert, ici ou ailleurs.
[tu es pauvre voire complètement fauché, RMIste, chômeur, encore chez tes parents ou affilié à la Cotorep ? les Welldone Dumboys aussi et c’est pour cela qu’ils ne vendent cette cassette que trois euros port compris – demande-la leur en écrivant ici, ici et même ]

* et bien c’est faux : les Welldone Dumboyz viennent tout juste d’enregistrer quelques titres mais ne savent pas encore sur quel support ils vont les publier et qui plus est le groupe envisage enfin une tournée générale et forcément triomphale pour le printemps prochain – n’hésitez donc pas à contacter tout ce beau monde si vous voulez les booker dans votre bled pourri où d’habitude il ne se passe jamais rien