jeudi 6 janvier 2011

xbxrx / O























L’année dernière – enfin, plutôt en 2009 – xbxrx avait gratuitement lâché sur internet Un Usper, un album entier (douze titres donc vingt minutes de musique) qu’il est aujourd’hui toujours possible de télécharger sur le site du groupe. Cet album, les trois californiens le donnaient volontiers mais d’un autre côté xbxrx incitait aussi ses admirateurs éperdus à faire un don pour permettre au groupe de continuer à nous casser les oreilles. Je ne suis pas sûr que cette stratégie marketing ce soit révélée réellement payante : pour ma part Un Usper est le disque de xbxrx que j’ai le moins écouté (format mp3 oblige) bien qu’il se soit révélé tout simplement excellent et suffisamment différent de ses prédécesseurs pour normalement attirer un peu plus l’attention. Et comme je suis un gros radin je n’ai rien filé du tout au groupe pour qu’il puisse bouffer autre chose que des pâtes à partir du 10 de chaque mois.
Plutôt philosophes, les xbxrx ont décidé de revenir en 2010 avec un vrai disque en dur, un 7 pouces publié chez Polyvinyl records (dix titres et cette fois seulement huit minutes). Weasel Walter qui pensait avoir trouvé en xbxrx un nouveau groupe à sa démesure a entre temps largué les amarres – logiquement c’est quand même bien lui qui joue encore sur Un Usper puisqu’il a été enregistré en aout 2008 – et de toute façon il a quitté la Californie tout court, espérant trouver en New York un nouvel Eldorado musical avec de nouveaux musiciens sur la même longueur d’onde que lui. Oh Weasel, si tu me lis, saches que nous voudrions tous que tu remontes un groupe avec Ed Rodriguez, Mick Barr et Mike Green et qu’importe la ville où tu décideras de poser tes valises (comme ça c’est dit).
Mais revenons à notre groupe de jeunes chiens fous. O est un retour à la forme la plus basique et la plus punk de xbxrx sans que le groupe se soit trop soucié de l’écriture (chose qu’il avait réussi avec succès sur l’album Wars), ce qui est un peu dommage, mais sans donner non plus dans le broute-expé (le mini album Sounds et ses plans improvisés un peu pénibles), ce qui est une bonne chose. Le chant est toujours aussi désinvolte et criard, les guitares doivent toujours autant à la no wave passée à la centrifugeuse turbospeed/grind et le nouveau batteur est donc excellent, tient le frêle édifice xbxrx sans problème du bout de ses baguettes. Huit minutes c’est suffisamment court pour ne pas s’emmerder et ça xbxrx l’a très bien compris, d’autant plus que la deuxième face – avec quatre titres seulement – est d’une qualité un poil supérieure tant au niveau des compositions et que l’imagination. Après il ne faut pas trop en demander non plus, ceci n’est que de la musique hystériquement frivole et joyeusement éjaculatoire.