lundi 4 juillet 2011

Peter Kernel / Anthem Of Hearts






















Peter Kernel n’est pas un musicien/chanteur isolé mais un vrai groupe basé en Suisse et ayant déjà un premier album à son actif, How To Perform A Funeral, un album qui, si j’ai bien tout compris, avait été composé un peu à l’arrache pour servir de bande-son à un film réalisé par la chanteuse du groupe – est ce que tout le monde a bien suivi ? Peter Kernel, affublé de cette aura arty qui ne sied qu’aux groupes possédant un certain sens du mot « classe », genre Sonic Youth entre 1983 et 1990, le Velvet Underground, les Pixies encore maigres de Surfer Rosa et de Doolittle, les premiers Blonde Redhead, les trois premiers albums de Blondie (si si, j’insiste… ), Pavement le temps de Crooked Rain Crooked Rain, les Feelies de Crazy Rtythms, les vieux albums de Yo La Tengo et j’en oublie très certainement, Peter Kernel donc se lance dans l’aventure d’un deuxième album qui devrait paraitre aux alentours du mois d’octobre 2011, avec qui plus est une tournée à la clef.
Il n’y a peut être aucun point commun entre tous les groupes figurant dans la liste ci-dessus – une liste volontairement grossie et exagérée car s’il faut absolument y inclure Sonic Youth, ce serait plutôt celui de l’excellent et mésestimé album Experimental Jet Set Trash And No Star – aucun point commun, oui, sauf celui d'avoir pratiqué une pop alors inclassable et ayant servi, d’une manière ou d’une autre, pour chacun d’entre eux, de nouvel étalon pour évaluer une descendance aussi nombreuse que laborieuse. On n’en est pas encore là avec Peter Kernel, on ne va pas prétendre que le groupe a inventé quelque chose à une époque, putain de 21ème siècle, où la musique se cantonne désormais à surprendre et séduire ou lieu d’expérimenter et d’avancer, mais on sent avec ce Anthem Of Hearts que Peter Kernel a mis le doigt sur un petit quelque chose qui fait toute la différence.
« Anthem » cela signifie hymne, un titre plutôt bien choisi si on en juge par le côté simpliste et binaire de la chanson, le riff facilement mémorisable et surtout ces chœurs de hooligans égarés aux Beaux Arts et abreuvés à la vodka caramel. D’ordinaire on se méfierait de tant de jubilation, on suspecterait même quelque entourloupe hypeuse ou quelque arnaque racoleuse or on accroche à la simplicité universelle d’une composition fédératrice et immédiate, enjouée mais significative.
Du coup on attend avec impatience ce deuxième album qui, comme ce très joli single monoface et donc purement promotionnel mais à la classe impeccable, sortira chez Africantape.