vendredi 26 août 2011

Denizen / Whispering Wild Stories




Ce qu’il y a de vraiment bien avec Denizen, c’est que ces quatre garçons n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Whispering Wild Stories est quelque chose comme le troisième album du groupe – les deux premiers sont toujours dispos chez Prototype records – et avec celui-ci, publié dans les joies de l’autoproduction, Denizen prétend donner une coloration toujours plus « classic rock » à sa musique. Et bien, les gars, du classic rock comme ça, aussi culotté, aussi burné et aussi massif et énergique, je veux bien en bouffer tous les jours, à tous les repas, à toutes les sauces, jusqu'à l'os et jusqu’à la fin de mes pauvres jours.
Denizen joue du hard core. Mais Denizen joue aussi du stoner. Et enfin Denizen joue du rock. Les compositions de Whispering Wild Stories sont simples d’apparence mais d’apparence seulement car le groupe ne s’interdit jamais un changement de tempo suivi d’un pont qui loin de faire tout joli et de s’inscrire dans la veine devenue quasiment inévitable de nos jours chez les musclors enculeurs de mouches qui ne peuvent pas s’empêcher de nous montrer qu’ils savent trop bien jouer et changer de rythme, de tonalité ou de temps toutes les deux mesures et demi, bref, ce genre de changements de tempo et de pont qui, chez Denizen, loin d’être placés là pour épater la galerie, boostent des compositions et déversent la sainte électricité dans nos petites veines. Ces gars là ont le sens de l’efficacité sans avoir à faire les bourrins, ils ont surtout un sens de ce putain de groove de la mère de dieu qui donne des fourmis dans les jambes et envie de se trémousser comme un barbare.
Alors, même sans être friands des groupes 70’s, Denizen remporte tous nos suffrages et s’il fallait citer trois groupes de l’époque on n’hésiterait pas à vous dire AC/DC pour la simplicité efficace, Black Sabbath pour la lourdeur et Motörhead pour le speed – soit, si on y regarde d’un peu plus près, trois groupes qui font depuis longtemps partie du patrimoine mondial des musiques pour tous... c’était donc ça, « classic rock ». Et, si vous tenez toujours à avaler des références, disons que Denizen serait comme une sorte de Blue Cheer en version encore plus nerveuse et groovy. Et ce groove, on se demande décidemment où Denizen est allé le pêcher, tout comme – au risque de se répéter – on se demande dans quelle marmite naissent ces lignes de basse imparables, ces riffs tournoyants, ces soli jamais trop bavard à la wah-wah et ces ponts qui arrachent tout. Enfin, on apprécie tout autant ce chant écorché juste ce qu’il faut, un chant de braillard qui ne se vautre pas dans la mélodie sans la repousser non plus totalement.
Denizen a ainsi mis tous les atouts de son côté pour servir des compositions inévitablement tubesques et irrésistibles. On note toutefois une reprise du Sunshine Of Your Love de Cream, reprise peut être un peu trop évidente au vu de la haute teneur énergétique et de la nature power seventies de Denizen, mais une reprise réussie en tous points – y compris au niveau du solo de guitare : on se rappelle qu’en son temps Fudge Tunnel avait également repris Sunshine Of Your Love mais qu’Alex Newport avait préféré glisser une mare de larsens en guise de solo, sûrement parce qu’il ne voyait pas l’intérêt de risquer la comparaison avec un Eric Slow Hands Clapton encore à peu près frais en 1967.

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Denizen mais également (par ordre alphabétique) Burne, Membrane, Morse, Pal, Pord, Quartier Rouge, Sofy Major, Stuntman, Verdun et Xnoybis sont tous à l’affiche du Yellfest ce samedi 27 aout à partir de 16 heures. Toutes les infos sont disponibles sur le flyer ci-dessus et que l’on peut agrandir en cliquant dessus. Alors si vous avez une voiture, si vous habitez raisonnablement loin et si vous n’avez rien (de désagréable et) de prévu demain, n’hésitez pas à aller faire un tour au milieu du Parc National des Cévennes, même s’il va y avoir beaucoup de montpelliérains dans les parages.