samedi 21 janvier 2012

Joy As A Toy - Germanotta Youth / split





J’adore m’esclaffer de rire, j’adore les bonnes blagues bien grasses, l’humour pompier des casernes du même nom, l’odeur des pieds qui puent et des pets intempestifs, les blagues sexistes, les histoires belges, l’humour pipi-caca et j’aime même l’humour marseillais car oui je suis un vrai boute-en-train et… non, non, non. NON. En fait je suis aussi dépressif que rébarbatif et dès qu’un disque commence par une grosse blague, je le jette directement à la poubelle. Un peu de sérieux, quoi. Merde.
Sur ce split publié par Cheap Satanism records c’est Joy As A Toy qui ouvre les hostilités. La première blague du groupe c’est son nom mais je peux pardonner à ces trois jeunes gens car moi aussi je pratique la masturbation. La deuxième blague c’est Profondo Rosso, une reprise de la musique du film du même nom réalisé au siècle dernier par Dario Argento (et au passage l’un de ses meilleurs). Une musique signée Goblin – qui en a signé tant d’autres pour Argento – et que je n’ai jamais pu encadrer, malgré tout l’amour que je porte à ce film du réalisateur italien. Et ce n’est pas la présence de Pierre Vervloesem (ex X-Legged Sally) qui va me faire changer d’avis. Ce qui me ferait changer d’avis ce serait plutôt The Monster, un titre original cette fois et non une reprise, un morceau où les couches de synthétiseurs gluants laissent la place à des guitares presque post punk et à un avant-rock un rien zappaesque c'est-à-dire qui essaie de faire rire le plus sérieusement du monde. Le problème de Zappa c’est qu’il était une espèce de straight-edge avant l’heure. Je préfère l’alcool et la drogue et surtout je préfère la musique qui ressemble à du vomi, un vomi consécutif à trop d’absorbation de ces mêmes substances. J’aime rire, je vous l’ai déjà dit.
La troisième blague concernant Joy As A Toy c’est que le groupe est pourtant bien supérieur à celui qui occupe la seconde partie de ce split, à savoir Germanotta Youth. Réglons tout de suite le cas de Massimo Pupillo (bassiste de Zu) puisqu’il fait partie du line-up de ce trio aux côtés d’Andrea Basilli (batterie) et d’un certain Reeks (synthétiseurs, samples et boite à rythmes). Ce n’est pas sa présence qui pourra relever le niveau d’un indus metal prog technoïde sursaturé de rythmes synthétiques et de nappes de claviers… et du synthé il y en a beaucoup trop pour que mon petit humour fragile – encore lui – puisse les supporter. Pour rendre la pareille à Joy As A toy, Germanotta Youth s’est également fendu d’une reprise, celle du thème d’Halloween, le film de John Carpenter. En théorie une musique bien supérieure à celle de Goblin (et composée par Carpenter lui-même) mais ici rendue insupportable par les traitements sonores avec lesquels Germanotta Youth nous a déjà torturés sur ses propres compositions. Par pitié, arrêtez le massacre.