mardi 3 juillet 2012

A Butcher's Waltz





A Butcher's Waltz est un split à quatre groupes, presque une compilation avec Seawhores, Power-Take-Off, Skoal Kodiak et Gay Witch Abortion. Tout ce beau monde a été réuni grâce aux bons soins de Learning Curve records qui comme d’habitude a bien fait les choses – on a déjà récemment parlé de ce label à propos du tout nouvel album de Hawks – c'est-à-dire une pochette avec un artwork qui tape l’œil, un vinyle avec des couleurs dégueulasses (jaune fluo constellé de steaks rouges et verts dedans) et un coupon de téléchargement mp3 pour celles et ceux qui n’arrivent pas à vivre sans avoir un casque sur les oreilles ni conduire en état d’ivresse sans autoradio.
On commence avec Seawhores dont les trois titres ressemblent à peu près à tout et à n’importe quoi. Normal, il parait que c’est le credo de ce groupe de Minneapolis qui aime bien le mélange des genres et foutre des synthétiseurs inutiles et autres effets sonores de partout. Cela passe plutôt bien sur Our Embassy (gloubiboulga noise et prétentieux) et encore mieux sur Cleaning Lady (sorte d’Hammerhead en version speedée) alors que The Architect n’est qu’un gros tas de boursouflures arty et groovy pour handicapés mentaux. J’ai auparavant eu un peu le même problème avec les deux albums que Seawhores a déjà publiés : à vouloir bouffer à tous les râteliers le groupe se casse les dents.
Power-Take-Off est par contre la grande révélation d’A Butcher's Waltz. Dans ce groupe on retrouve non sans bonheur un ancien Grids au poste de bassiste. Power-Take-Off ne propose qu’un seul titre – Plowshare – mais qui en dix minutes vous assomme à grands coups d’hypnose bruyante et répétitive. On espère pouvoir entendre bientôt autre chose de ce groupe parce que franchement, ça promet.
Sur l’autre face on écoute Skoal Kodiak avec d’abord une certaine circonspection. C’est que Kryptonym Bodliak, le deuxième album du groupe publié par Load records, n’a pour l’instant pas réellement convaincu, souffrant des mêmes défauts à la mange-tout que ceux des collègues de Seawhores. Avec seulement deux titres (Ruined Rings et 99999) Skoal Kodiak remonte pourtant avantageusement la pente, ne noyant pas pour une fois sa vigueur un brin trop funny sous une épaisse couche d’expérimentations à deux balles. Ça donnerait presque envie de réécouter Kryptonym Bodliak, tiens.
En fin de programme Gay Witch Abortion est la très grosse déception d’A Butcher's Waltz. On s’y attendait presque mais quand même : on s’est quand même fadé tout ce disque pour cet autre groupe de Minneapolis qui le temps d’un Halo Of Flies Sessions enregistré en compagnie de Tom Hazelmeyer avait tout simplement cassé la baraque. Sur les six titres de Gay Witch Abortion présents ici il y a pourtant bien le gros Tommy qui joue mais en fait chacun a enregistré de son côté : le duo de base (guitare, batterie et chant) dans un coin et Hazelmeyer (de la bidouille et c’est tout) dans un autre. Le résultat ressemble à pas grand-chose, presque à rien même, et rappelle le premier album bancal de Gay Witch Abortion, la passion en moins et un côté copieusement énervant parce que branleur sans charme en plus. Peut beaucoup mieux faire.