mercredi 29 août 2012

Converge - Napalm Death / split




CONVERGE est l’instigateur de ce split qui réunit le célèbre groupe de Salem/Boston avec les anglais de NAPALM DEATH. Car c’est presque devenu une habitude avec la bande à Ballou : un nouvel album est annoncé mais n’est pas encore sorti – All We Love We Leave Behind est prévu pour le 11 septembre prochain chez Epitaph –, Converge a déjà pas mal tourné en Europe au printemps/été et s’apprête à tourner davantage encore aux U.S. à l’automne prochain donc il était grand temps pour le groupe de lancer une petite tranche de vinyle à la face du monde en guise d’éclaireur.
Ce joli 7 pouces fait logiquement l’objet de toutes les convoitises puisqu’il réunit l’un des groupes phares du hardcore moderne et l’un des groupes cultes du grindcore. Mais il y en aura certainement pour tout le monde puisqu’il a été pressé à plus de 5000 exemplaires, un chiffre qui semble presque incroyable en ces temps de crise du disque et de crise tout court. Le disque existe en version rose fluo, en jaune fluo mais aussi en doré* et il est accompagné d’un coupon de téléchargement mp3 pour satisfaire les monomaniaques qui pour rien au monde ne voudraient abimer leur copie vinyle (et pour tous les autres qui n’ont pas les moyens de se payer un disque et iront donc le voler sur internet une fois que les premiers auront mis leurs mp3 du split en partage).
Chaque groupe place deux titres par face et il est important de noter que cette sortie est une autoproduction 50/50 entre les deux groupes impliqués et non pas, comme on pouvait le penser à tort au départ, une nouvelle référence Deathwish (le label de Jacob Bannon de Converge qui a comme d’habitude réalisé l’artwork du disque).
Face Converge. No Light Escapes** est une tornade de moins d’une minute doté du non-chant habituel de Jacob Bannon et d’une paire et demie de riffs tordus typiques de Kurt Ballou. Converge ne propose plus rien de neuf depuis nombre d’années déjà*** – ce qui en soi n’est pas un problème, Napalm Death est exactement dans le même cas – et se révèle toujours aussi moyennement excitant malgré un savoir-faire évident. Comme une baudruche qui se dégonfle beaucoup trop vite. Le deuxième titre est une reprise du célébrissime Wolverine Blues d’Entombed****. Malgré la présence d’invités prestigieux c’est à dire Tomas Lindberg (At The Gates et Disfear) qui relève le niveau du chant de façon notable, Aaron Turner (Isis et Old Man Gloom), Kevin Baker (All Pigs Must Die et The Hope Conspiracy) et Brian Izzi (Trap Them), cette version est vraiment à la peine. C’était pourtant plutôt bien essayé.
Face Napalm Death. Will by Mouth et No Impediment to Triumph (Bhopal) semblent tout droit sortis des mêmes sessions qu’Utilitarian, le dernier double LP en date de Napalm Death. C’est dire si ces deux titres sont excellents, le premier dans un registre direct et court et le second plus alambiqué et sombre comme l’imminence de la fin du monde (brrr). Peut-être que Napalm Death ne propose également plus rien de neuf depuis des années*** mais – à la très grande différence de Converge – le groupe continue lui à être toujours aussi excitant. A genoux les américains.

* en fait il semblerait qu’il existe bien plus de couleurs que celles annoncées au départ…
** et non pas « No Lights Escapes » comme imprimé au verso de la pochette
*** ce  jugement de valeur récurant est bien évidemment totalement impartial et objectif
**** chouette vidéo d’époque n’est-il pas ?