dimanche 21 octobre 2012

Lamalora / self titled




En ce dimanche d’automne un brin tristoune et pluvieux tentons donc un peu de dérouler la pelote de fils emmêlés par les excellents Glad Husbands, groupe encore tout récemment évoqué avec son premier album God Bless The Stormy Weather publié il y a quelques semaines seulement par Whosbrain : on retrouve effectivement le guitariste Alberto Cornero au sein de LAMALORA, groupe que musicalement on pourrait qualifier de complètement opposé voire de radicalement antinomique à The Glad Husbands. Lamalora – qui compte également dans ses rangs un ancien batteur des non moins excellents Dead Elephant (il a joué sur l’album Lower Shared Descent) – se définit lui-même comme un groupe instrumental et progressif, ce que les entomologistes experts en tiroirs à petits casiers et en nomenclatures pour analphabètes appellent très volontiers et vulgairement du post rock.
Les amateurs du genre vont être ravis : Lamalora remplit toutes les conditions et tous les points du contrat confiance et préservation de la franchise post rock – et seuls les grincheux métallurgistes et autres révolutionnaires du bruit à tout prix trouveront que cet album sans titre n’a vraiment que peu d’intérêt. On peut certes concevoir que question originalité Lamalora ne brille pas exactement de mille feux mais on ne doute pas non plus que telles n’étaient pas les intentions de départ d’un groupe d’artisans orfèvres, des garçons qui par contre savent pertinemment ce qu’ils font et qui surtout savent là où ils veulent aller.
La musique de Lamalora est ainsi extrêmement imagée et expressive et surtout pas aussi arrondie et lisse qu’on pourrait le croire ou le penser au départ. Ça et là transpercent des breaks ou des parenthèses qui mettent gentiment le feu aux poudres et font de cet album sans titre un disque très agréable et plein de vie. Un disque à l’exact opposé de toute prise de tête et de toute agressivité mais qui lorgne largement du côté des meilleurs représentants du genre instrumental et cinématographique (Microfilm pour ne pas les nommer). Evidemment – redisons-le encore une fois – si le genre ne vous intéresse pas, passez votre chemin. Sinon, laissez-vous tenter par un disque soigné et élégant, discret mais efficace, sobre mais subtilement coloré. Pour contacter Lamalora et pour éventuellement vous procurer ce disque : lamaloraband[arobase]gmail[point]com.

Bon, et maintenant, puisque c’est dimanche et qu’on s’emmerde, vous pouvez toujours retourner faire la sieste.