lundi 17 décembre 2012

Fight Amp / Birth Control




C’est enfin le grand retour de FIGHT AMP. Après des années de silence le trio nous a déjà gratifiés en 2012 d’un excellent titre via la série de splits Hell Comes Home dont il occupe le sixième volume en compagnie de Burning Love… or ce Shallow Grave, bien que fort recommandable dans le registre du pousse au vice hardcore noise, est pourtant trompeur sur l’état général de Fight Amp : plus proche des deux premiers albums du groupe (Hungry For Nothing en 2008 ; Manners And Praise en 2009) que de ce que l’on peut entendre sur le petit nouveau, Birth Control. Mais que l’on se rassure tout de suite parce que l’on n’y perd rien au change, bien au contraire.
Il y a pourtant des choses qui ne bougent pas avec Fight Amp à commencer par cette basse monstrueuse toujours aussi impressionnante de lourdeur – on peut même affirmer que sur Birth Control on l’entend plus que jamais. Non, là où le groupe surprend c’est en délaissant quelque peu le hardcore bruyant de ses débuts pour se repositionner davantage sur le noise-rock et, qui plus est, pas n’importe quel noise-rock mais celui – massif mais toujours mélodique par derrière – que l’on pouvait entendre dans les 90’s du côté d’Amphetamine Reptile records ; certains titres (les géniaux Fly Trap, I’m Out et I Am The Corpse) évoquent même carrément le meilleur d’Hammerhead, y compris dans la volonté de torcher du titre instrumental (l’inquiétant Goner).
Moins rapide mais toujours aussi bouillonnante, plus vicieuse et finalement plus lourde, la musique de Fight Amp n’en est devenue que meilleure. On ne regrette pas très longtemps – même si on les apprécie toujours autant – les déflagrations plus burnées et métallisées aux entournures des deux premiers albums et on apprécie plus que tout cette façon qu’a désormais le trio d’insuffler une bonne dose de crasse et de graisse dans son bordel généralisé. Le résultat est méchant, crapuleux et graveleux tout en gardant le côté carré et efficace des racines hardcore.
Même lorsque le groupe décide d’accélérer la cadence (Shallow Grave, ici dans une version très différente – donc – de celle proposée sur le split Hell Comes Home qui a été enregistrée avec un autre batteur que celui de l’album), on retrouve sans peine cet esprit échappé des 90’s sans que l’on ait rien à se demander et surtout rien à regretter... ainsi Fight Amp tord aisément le cou à toute récupération nostalgique de sa musique. Les changements de line-up depuis les débuts du groupe et en particulier l’arrivée d’un nouveau batteur sur Birth Control sont sûrement pour quelque chose dans cette lente maturation de Fight Amp mais après tout ce genre d’explications n’a que peu d’intérêt face à la réussite d’un album que l’on n'attendait plus de la part d’un groupe que l’on croyait disparu à jamais.

Birth Control est publié en CD digipak et en vinyle pochette gatefold par Translation Loss, tout comme l’avaient déjà été les deux premiers albums de Fight Amp ; on peut d’ailleurs (ré)écouter ceux-ci sur la page bandcamp du groupe et on peut également y découvrir les tout premiers enregistrements de Fight Amp, ceux effectués à l’époque où le groupe était encore composé de quatre musiciens dont deux guitaristes et alors qu’il s’appelait encore Fight Amputation.