samedi 29 décembre 2012

Gallion / self titled




Il aurait été dommage de terminer cette magnifique année 2012 sans vous parler de GALLION. Gallion est un one man band basé à Lyon et dont l’acte de naissance remonte à 2009 ; auparavant ce garçon aurait eu moult expériences musicales – plein de groupes dont je n’ai jamais entendu parler, à croire que je n’étais alors même pas encore né – et ce sont les hasards de la vie qui l’ont poussé à remettre ça. Nous sommes donc en 2009 et Frank Fargo (c’est le vrai nom du garçon en question) se relance pour de bon dans la musique… d’une période intense de composition et d’expérimentation acharnées va naître suffisamment de matériel de base pour fournir à Gallion la possibilité d’enregistrer plusieurs albums. Le premier d’entre eux, sans titre, a paru au printemps 2012 après beaucoup de travail et en complète autoproduction.
Gallion est profondément ancré dans la noirceur mais cette noirceur est lumineuse, porteuse de cette étincelle capable de transformer toute construction musicale en organisme doté de sensibilité, de résonnances et de palpitations… pourtant, à en croire le principal intéressé, ce premier album de Gallion ne serait pas totalement exempt de défauts et c’est peut-être vrai or on s’en moque éperdument : l’électro pop, synthétique, froide et dark de Gallion fait l’effet d’un cœur qui bat, d’une pulsation entrainante et vitale.
Voilà un disque qui devrait donc réjouir les accrocs aux tourneries entêtantes et réfrigérées héritées des années 80 ainsi que les amateurs des relectures 90’s de tout le truc, plus electro/trip-hop, mais avec Gallion on atteint rapidement et durablement le niveau supérieur – si certains titres se détachent résolument des autres pour s’enraciner dans nos têtes comme autant de tubes signifiants et porteurs de songes animés, tout le disque se révèle incroyablement bon et définitivement accrocheur. Et on ne reviendra pas sur le chant, un chant à la fois aigu et vaporeux, qui confère à la musique de Gallion cette incarnation fantomatique qui plait tellement.
On remarquera également la présence sur le disque de quelques invités de classe über alles : ici Franck Laurino de Zëro à la batterie, là Cédric Béron de Spade & Archer à la production ou Damien Cluzel de Kouma/Ukandanz intervenant à la guitare sur deux titres ; le son étroitement velouté et chaudement resserré de l’album est également l’œuvre du mitonnage pointilleux de Christophe Chavanon des studios PWL – on ne change pas une équipe qui gagne…

… Et ce sont à peu près les mêmes musiciens (plus quelques autres) qui seront à l’œuvre sur le deuxième album de Gallion qui devrait paraitre au  courant de la nouvelle année 2013. En attendant il faut se jeter sur ce premier album sans titre, assez mal distribué il est vrai mais que l’on peut se procurer en écrivant à cpslrecords[arobase]gmail[point]com – soyez patients, insistez un peu et éventuellement dîtes que vous venez de ma part. Sinon quelques extraits et des inédits sont en écoute sur la page bandcamp de Gallion.