vendredi 15 mars 2013

Bone Dance / self titled




Rien de spécial ou de particulièrement intéressant à déblatérer sur la naissance, la génèse, la maturation et l’essor de BONE DANCE, un groupe paumé de l’Idaho/U.S. découvert en 2012 à l’occasion d’un split à trois groupes et partagé avec Divider et Plebeian Grandstand (chez Throatruiner records). Ce premier album sans titre a été publié après le split en question – et qu’au passage on recommande chaudement – et il entérine le fait que Bone Dance est peut-être bien un groupe de tout premier plan dans le paysage ultra balisé du hardcore contemporain. Des illustres inconnus qui comme tant d’autres mériteraient un peu plus de visibilité – la gloire c’est juste pour les blaireaux et les narcissiques – et de reconnaissance, non on ne plaisante absolument pas avec ça.
Il est a priori bizarrement foutu ce disque, avec ses trois titres d’ouverture qui font instantanément monter le tempo dans le rouge, du hardcore qui frappe vite et fort, de la bonne came dont on devine qu’elle ne nous a peut-être pas encore laissé gouter à tous ses effets secondaires et indésirables… Bingo ! Bone Dance ne tarde pas à tourner la page du basique sévèrement burné pour ralentir illico la cadence – sur la toute fin de Conniver – et épaissir la sauce pour un Writing In Ecstasy puis un White Guilt qui invoquent la poussière, l’aridité et la dureté. Le restant de l’album ne restera pas forcément dans cette même tonalité minérale et plombée – Bone Dance ne s’interdira jamais ici ou là une bonne accélération torturée (Children Having Children/Barren) – mais le mal est fait, les brûlures sont à vif et ne cicatrisent pas et Bone Dance de nous asséner sa recette bien personnelle de l’intensité rageuse et de la furie dévastatrice.
Car plus on avance dans le disque et plus la tension monte, plus notre sang bout et plus nos os craquent : Bone Dance possède un vrai sens de l’âpreté et surtout sait nous le faire partager ; ces cinq mecs doivent avoir des flammes qui leur sortent du corps lorsqu’ils jouent en concert (on rêverait de les voir un jour sur scène même si on sait pertinemment que l’Idaho c’est vraiment très loin d’ici) et on a du mal à les imaginer autrement qu’en feu-follets du désert, magiciens de la colère musicale et exorcisant le vide qu’ils s’efforcent de remplir malgré tout.

L’édition européenne de cet album sans titre est publiée par Prototype records et Throatruiner records – le vinyle est plutôt d’un violet/mauve : avec la photo du désert local en pochette intérieure il s’agit de la seule touche de couleur d’un disque en noir et blanc et aux contrastes violents…