lundi 27 mai 2013

Hawks / Rattalker b/w Smile




On va faire direct, simple et franc : le meilleur groupe actuel de noise rock s’appelle HAWKS. Un point c’est tout. On n’avait déjà plus aucun doute après la parution en 2012 du troisième album de ce groupe d’Atlanta, l’époustouflant Push Over. Une tournée française et un achat de t-shirt plus tard, les quatre Hawks nous reviennent avec deux disques. Le premier, celui dont il va être question ici, est un single à la présentation soignée : belle illustration en noir et blanc, insert avec les paroles, pochette intérieure de protection en papier noir, vinyle bleu layette, c’est le grand luxe quoi, digne d’un vrai LP… Il n’y a pourtant que deux titres sur ce 7’, deux titres qui balaient tout sur leur passage, donnent la bave aux lèvres et confirment donc la suprématie de Hawks. Quoi ? « meilleur groupe » cela ne veut rien dire du tout ? Soit. Vous avez raison. Je recommence donc, uniquement pour faire plaisir aux pointilleux experts en objectivité : Hawks est de loin le groupe de noise rock que je préfère tout simplement parce que ces gars là sont les meilleurs.
Et ils le prouvent en deux titres seulement. Sur la première face que l’on a écoutée – la décision s’est faite à pile ou face – on a pu découvrir l’immense Rattalker. Une composition vicieuse voire fuyante, qui met longtemps à se déclarer, se cache habillement derrière un riff de blues rock pas loin d’être australien tandis que le chant se tord dans des convulsions lentes et douloureuses comme un mal de bide contre lequel on ne peut rien si ce n’est dégueuler un peu plus fort. Et lorsque on croit que Rattalker s’envole définitivement, les Hawks, plus sadiques que nature, décident de nous faire patienter encore un peu, en faisant doucement mais inexorablement remonter la pression avant ce déluge d’éructations, ce solo cramé, cette basse qui s’envole, bref cette tempête tant attendue.
Sur l’autre face Smile est de facture plus classique mais n’en est pas moins un incontournable. Le sourire en question est celui, édenté, de la crispation douloureuse et infernale ; Smile tient plus du rouleau compresseur que Rattalker, comprenez que les Hawks y déclarent leurs mauvaises intentions dès le départ, et donc la crasse épaisse que le titre entraine derrière lui est moins chargée de vice mais reste tout aussi irrésistible, vas-y fais moi mal. Car même avec une composition d’apparence plus linéaire les Hawks arrivent à faire monter les enchères, un imperceptible changement d’accords suffi, Smile est une parfaite machine à tout écraser. Magistral.
Il serait enfin injuste de ne pas préciser que l’homme qui a enregistré ce single s’appelle Kyle Spence, batteur de Harvey Milk, déjà responsable du son de Push Over : il est sans doute pour beaucoup dans le côté toujours plus épais et toujours plus rauque de la musique de Hawks et on ne va pas s’en plaindre. Merci Kyle.

[Rattalker b/w Smile est publié en vinyle uniquement par Army Of Bad Luck, label qui avait déjà publié le premier album de Hawks, Barnburner]