lundi 24 juin 2013

Hawks - Buildings / split




Le deuxième disque publié par Hawks en 2013 – rappelons l’existence de l’excellent single Rattalker b/w Smile – est un split en compagnie de Buildings… Et là il y a vraiment de quoi faire des bonds ! Imaginez un peu le tableau, deux groupes de noise rock parmi les meilleurs de la scène U.S. actuelle et réunis sur un même disque… Non, vous voyez vraiment pas ? OK : je vais vous expliquer un peu précisément de quoi il en retourne.
Commençons donc avec BUILDINGS, en quelque sorte le groupe « maison » du disque puisque ce split a été publié par Cash Cow Production qui avait précédemment édité Melt Cry Sleep, le premier album de Buildings, au début de l’année 2012. Les deux groupes se connaissent bien et peut-être que les trois Buildings, impressionnés par ces barbares de Hawks, ont décidé de durcir leur son et d’étoffer leur façon de faire en matière de composition pour les deux titres qu’ils ont enregistrés à cette occasion. LPGA comme Mouthgift gardent la patte Buildings mais avec de l’épaisseur en plus – attention « épaisseur » ne signifie pas « gras » – et si certains avaient cru bon, fut un temps, de comparer Buildings à Young Widows et bien il leur faudra changer de point de vue car la tension sèche mais néanmoins volumineuse est ici autrement plus impressionnante et méchante. Deux titres qui laissent augurer du meilleur pour un éventuel deuxième album.
On a un peu de mal à se remettre des deux titres vraiment formidables que HAWKS a publiés sur son précédent single. Alors on est forcément un tout petit peu moins impressionnés par Snag et Shit Show, les deux contributions pourtant excellentes du groupe d’Atlanta à ce split. Ce qui ne veut pas dire que l’on est déçus, oh que non et très loin de là même, puisque ces deux nouveautés restent très au-delà du niveau général moyen question noise-rock. Seulement on admettra également sur ce coup là, si on voulait absolument faire des comparaisons – les comparaisons c’est mal et ça sert à rien –, que les Buildings s’avèrent in fine peut-être meilleurs que les Hawks. D’une courte tête mais meilleurs quand même. Ou, plus précisément, disons que l’effet de surprise joue en faveur des trois Buildings et de leurs poussées d’hormones alors que les Hawks sont tout simplement égaux à eux-mêmes c'est-à-dire (presque) géniaux.
Evidemment il faut comprendre que tout cela ne change rien à l’amour indéfectible que le chroniqueur de 666rpm porte aux petits gars de Hawks et, surtout, cela confirme une chose, vraiment très importante : cela signifie tout simplement que Buildings est définitivement un groupe en pleine progression. Et puis, pour en revenir à Hawks, écoutez Snag (un mid tempo poisseux et frissonnant, grandiose) et Shit Show (plus rapide, exercice qui sied un peu moins bien à Hawks) : vous vous rendrez compte par vous-mêmes que les Hawks ne sont toujours pas n’importe qui. On attend avec une impatience grandissante le retour du  groupe en France et en Europe, une nouvelle tournée des grands ducs est en effet programmée pour le printemps 2014.

[ce split Buildings - Hawks est également une très jolie pièce : vinyle couleur jaune omelette à base d’œufs frais et délayée d’un peu de lait, illustration de pochette crypto-bucco-vaginale, pochette intérieure et coupon mp3 – le tout, donc, est publié par Cash Cow Production et disponible en France via le mailorder de Rejuvenation Inc]